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blier de venir au bord de la mer, dans cette lave. Il y a qu’un seul sentier ; pas d’erreur.

— Ne crains rien, au bord de la mer, dans cette lave, à minuit. Vite l’argent.

Le Turc compta les deux cents piastres en sequins d’or, et la toppatelle disparut.

Il faut avoir essayé de pénétrer dans les champs de lave de l’Etna pour bien comprendre ce que c’est. Le fleuve bouillant a conservé ses ondulations en se refroidissant ; on y peut à grande peine faire quelques pas hors des sentiers, en grimpant comme une chèvre, ou en sautant d’un bloc sur l’autre ; mais il serait impossible d’y marcher en droite ligne, et si on veut suivre les petites vallées que forment entre elles les vagues de métal, on s’égare infailliblement au bout d’une minute. Si vous voulez retourner en arrière, vous ne reconnaissez plus les défilés où vous avez passé ; si vous en choisissez d’autres, vous ne pouvez prévoir quelles seront leurs sinuosités, et si vous tâchez de vous orienter, les quatre points cardinaux ne servent qu’à vous faire voir clai-