comme une armée rangée en bataille ! » ont pu toujours dire les rois d’Orient à leur favorite, comme Salomon à la Sulamite. Les femmes actives et vives de l’Europe, comparées aux belles femelles oisives de l’Asie, frappaient d’ailleurs vivement l’imagination des hommes de l’Iran. Darius, passant par la Pœonie, avait été saisi, comme d’une apparition, par la rencontre d’une jeune femme qui, portant gracieusement un vase sur son front, conduisait un cheval à l’abreuvoir, et filait en même temps sa quenouille. La « dame » — Dam, comme l’appelait la vieille langue aryenne, — maîtresse de la maison, reine du foyer, s’était révélée et montrée à lui.
Quoi qu’il en soit, Darius, apprenant l’incendie de Sardes, demanda d’abord « Qu’est-ce donc qu’Athènes ? » avec l’étonnement d’un homme mordu au talon par un insecte invisible. Peut-être consulta-t-il, pour s’en informer, cette coupe magique gardée dans le trésor des rois de Perse, où, d’après le Schah-Namek, les contours des sept zones du monde étaient gravés en relief, et qui montrait a ses initiés tout ce qui se passait sur la terre. Puis la colère le prit ; il lança comme un message une flèche vers le ciel, et il s’écria : « Accorde-moi, ô Dieu de me venger des Athéniens ! » Un esclave eut ordre de se tenir debout derrière lui, à sa table, et de lui répéter par trois fois, pendant le repas : — « Maître, souviens-toi des Athé-