Ces châtiments bizarres appliqués aux choses étaient d’ailleurs dans la tradition de la monarchie de l’Iran. Kereçacpa, un de ses rois fabuleux, frappa, un jour, le feu d’un autel, parce qu’il ne flambait pas assez vite. Firdousi raconte que Cambyse se fit construire un trône en bois de sandal, auquel il attela quatre aiglons affamés, sur la tête desquels des morceaux de viande étaient suspendus. Le quadrige ailé l’emporta par delà les nues. Arrivé dans la région de l’éther, le roi se dressa de son siège et lança une flèche contre le ciel, en signe de défi. — Le sage Cyrus lui-même, irrité contre un fleuve hostile, le condamna comme Xerxès, et réussit à le supplicier. Le Gyndès ayant englouti un des chevaux sacrés qui l’accompagnaient dans sa marche vers Babylone, il jura que les femmes le traverseraient désormais à gué, sans se mouiller les genoux. Tout un été, son année fut employée à l’écarteler. Trois cent soixante canaux, creusés à force de bras, saignèrent et dispersèrent son courant. L’hydre qui avait dévoré l’animal sacré rampa sur le sable, honteusement mutilée, et ne put jamais plus rassembler ses tronçons épars. — Au dernier siècle encore, Nadir Shah faisait fustiger un arbre jusqu’à ce qu’on eut retrouvé des joyaux volés sous son ombre.
Le pont détruit par l’orage fut aussitôt rebâti, et Xerxès, qui avait hiverné à Sardes, se remit en route