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Page:Paul de Saint-Victor - Les deux masques, tome 1.djvu/163

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SECONDE GUERRE MÉDIQUE.

bois — seront seuls imprenables. N’attends pas la cavalerie, ni l’infanterie qui arrivent. — Ne reste pas devant l’armée nombreuse du continent ; mais pars. — Tourne-lui le dos, tu lui feras face un jour. — Ô divine Salamine ! tu seras funeste aux enfants de la femme, — soit au temps de la semaille, soit à celui de la moisson ! »

Un homme se trouva pour redresser l’oracle boiteux et le faire marcher droit vers le salut. Entre les deux invasions, Thémistocle avait grandi dans Athènes. D’origine obscure, presque plébéienne, il s’était élevé par l’ascendant d’un génie énergique et souple, hardi et sagace, si spontané qu’il paraissait inspiré, aussi rapide dans l’exécution que dans la conception de ses actes, doué du coup d’œil qui vise au point précis, le joint des obstacles. Le péril lui était apparu, de loin, sur les côtes. Pour rendre Athènes invulnérable, il l’avait trempée dans la mer ; il avait mis une rame, au lieu d’une pique, dans ses mains guerrières. En dix ans, il avait dressé un peuple de matelots, créé une marine, mis à bord la Cité sur une flotte de deux cents galères. Embarquer Athènes, c’était l’enhardir : il y a de l’essor dans le vent et de l’aventure dans le flot ; ils portent ceux qui se confient à leurs grands caprices. Quand la réponse de la Pythie arriva, les sages l’interprétèrent mot à mot. — Que pouvaient signifier ces murs de bois