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SECONDE GUERRE MÉDIQUE.

avec trois cent mille hommes, tous Perses de pure race, l’élite de l’armée. Mardonios s’était engagé à vaincre : la mer avait été funeste, mais la revanche sur terre serait triomphante. Avant six mois, il promettait au Roi d’abattre la Grèce esclave à ses pieds.

Mardonios hiverna en Thessalie : le printemps venu, avant d’entrer en campagne, il envoya Alexandre de Macédoine proposer aux Athéniens, campés sur leurs ruines, une paix séparée. À cette nouvelle, les Spartiates alarmés leur expédièrent aussitôt des députés pour les exhorter à rejeter l’alliance offerte. Athènes donna audience aux deux parties, le même jour. Le Macédonien lui apportait le plein pardon de Xerxès, la restitution de son territoire augmenté du morceau de la Grèce qu’elle voudrait y joindre, la reconstruction des temples détruits. — Quelle folie ce serait aux Athéniens de poursuivre cette guerre sans espoir ! Elle les vouait à une perte sure, puisque leur pays découvert ressemblait à l’espace qui sépare deux armées aux prises. La force du Grand Roi était surhumaine : espéraient-ils désarmer son bras allongé sur le monde entier ? C’était pour eux assez de gloire qu’il les choisit entre tous les Grecs, pour les absoudre de leur offense et devenir leur ami. — Les Spartiates parlèrent à leur tour : — Athènes écouterait-elle ce tyran, messager d’un autre tyran ?