lards chauds et humides. Or, les nymphes nourricières du petit Bacchus sont les Hyades pluvieuses, filles de l’Océan. La Mythologie, aux origines de chaque fable, a cette transparence. On y voit les analogies et les harmonies naturelles composer les dieux, comme on voit les abeilles creuser leurs cellules et pétrir leur cire, à travers une ruche de cristal.
C’est dans la grotte de Nysa que Bacchus se forme et s’achève. Il y fleurit, bercé par les caresses des nymphes, délicieusement amolli sous leurs baisers amoureux. Son berceau est un van sacré ; c’est avec du miel et du jus de raisin qu’on le sèvre du lait de la chèvre qui a coulé dans ses veines sa lasciveté pétulante. De bonne heure, il se jette sur les grappes sauvages, ainsi qu’Achille enfant sur les armes. Le vieux Silène le prend et le balance comme une petite amphore, dans ses bras recourbés en anses ; il lui verse l’esprit du vin et la science infuse des vendanges. Le bon Pan lui apprend à poser ses doigts sur les roseaux du syrinx et à frapper la terre d’un pied cadencé. Il enfourche gaiement le cabri folâtre, il se roule sur les feuilles, avec la panthère familière dont ses Ménades prendront plus tard les poses renversées. Tout est danse, musique, allégresse, autour de cette enfance adorée.
Il grandit, le prédestiné ; la vigne qu’il plante et