Darius, réveillé par ces voix insistantes, sort du sépulcre dans sa majesté royale et spectrale. Peut-être apparaissait-il enduit et masqué de cire, comme l’étaient, en Perse, les rois morts, et si Eschyle connaissait ce rite de leur sépulture. On peut se figurer la terreur produite par ce fantôme couronné, poussant du sceptre roidi dans sa main, la haute pierre de son mausolée, et se fixant droit sur le seuil.
« Ô Fidèles entre les fidèles, vieillards de la Perse, vous qui êtes du même âge que moi, de quel malheur le royaume est-il affligé ? Le sol a gémi, il a tremblé et il s’est ouvert. Je suis ému de crainte en voyant ma femme debout près de mon tombeau, et je reçois ses libations volontiers. Mais vous voilà, vous aussi, autour de cette tombe, pleurant et chantant les incantations qui font revenir les Mânes, et m’appelant avec des cris lugubres. Il n’est pas facile aux morts de revenir à la lumière, pour bien des causes, et surtout parce que les dieux d’en bas sont plus prompts à prendre qu’a rendre. Pourtant j’ai fait valoir sur eux mon autorité, et me voici. Je me suis hâté de peur qu’on ne me reproche d’avoir lardé trop longtemps. Maintenant dites quel est le désastre dont les Perses sont accablés ? »
Samuel aussi s’émeut dans la Bible, lorsque la sorcière d’Endor l’évoque dans sa caverne, au commandement de Saül. — « Samuel dit à Saül pourquoi m’as-tu troublé en me faisant monter hors de terre ? — Saül dit : Je suis très inquiet ; les Philistins me combattent, et Dieu s’est retiré de