corail, occupé à fabriquer des joyaux pour les Néréides. Le petit gnome reconnaissant se fit le bijoutier des fées marines qui l’avaient sauvé. Revenu dans l’Olympe, il prit la défense de sa marâtre contre Zeus, dans une de leurs querelles orageuses, symboles des agitations de l’éther. Son intervention généreuse lui valut une seconde chute plus cruelle que la première. « Sois patiente, ma mère », lui dit-il au premier chant de l’Iliade, « supporte ta disgrâce, de peur que je ne te voie maltraitée, toi qui m’es chère, et que malgré ma douleur, je ne puisse te secourir ; car la colère de l’Olympien est terrible. Déjà une fois, lorsque je voulais te défendre, il me saisit par un pied, et me lança du haut des demeures divines. Tout un jour, je roulai à travers l’espace, et, avec le soleil qui se couchait, je tombai dans Lemnos, presque sans vie. » — Ainsi parle-t-il, oubliant, lui aussi, sous l’anthropomorphisme qui l’a revêtu, que cette chute mythique ne fut autre que celle de l’éclair qu’il était jadis, tombant du ciel sur la terre.
En somme, Héphestos dans l’Olympe fait un peu l’effet d’un prolétaire parmi des seigneurs. « L’illustre Ouvrier », c’est ainsi que l’appelle Homère. Il a la laideur obscure, les muscles noueux, la taille ramassée, le torse velu d’un mineur et d’un forgeron. Mais le mythe antique, comprenant les rapports intimes du travail avec la Beauté, la lui avait donnée