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II
PRÉFACE.

thologie et l’histoire tiennent dans mon travail autant de place que l’esthétique littéraire. Replacer les tragédies et les comédies grecques dans le milieu qui les a produites, éclaircir et élargir leur étude en l’étendant sur monde antique, par les aperçus qui s’y rattachent et les rapprochements qu’elle suggère, soulever le masque de chaque dieu et de chaque personnage entrant sur la scène, pour décrire sa physionomie religieuse ou son caractère légendaire ; commenter les quatre grands poètes d’Athènes, non point seulement par la lettre, mais par l’esprit de leurs œuvres et par le génie de leur temps tel est le plan que je me suis tracé et que j’ai tâché de remplir.

La philologie moderne et la science des religions comparées ont renouvelé, depuis trente ans, l’interprétation du polythéisme hellénique. Les dieux ont été ressaisis à leur origine naturelle, suivis à tous ses degrés, dans leur croissance plastique et morale, pénétrés et élucidés dans toutes les phases de leurs transformations et de leurs symboles. On a retrouvé le sens profond et naïf, divin et enfantin à la fois, des vieux mythes éclos de l’imagination primitive. Les Védas récemment ouverts ont révélé la parenté directe des religions de la Grèce avec les premières croyances