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Page:Pauphilet - Contes du jongleur, 1932.djvu/21

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NOTE PRÉLIMINAIRE

il connaît bien les romans de son temps et en emprunte adroitement des thèmes ; mais il en perçoit aussi l’artifice, le poncif, et il s’en égaye. Bon nombre de ses épisodes cachent sous les complaisances de la fiction une intention moqueuse. Le combat et la victoire involontaire d’Aucassin, notamment, est une pure dérision ; le royaume de Turelure ne peut être compris que comme la parodie de ces contrées prodigieuses où les romans d’aventures avaient accoutumé de conduire leurs héros. Et il y a bien d’autres exemples que nous laisserons au lecteur le plaisir de découvrir. C’était un esprit ingénieux : il n’est pas jusqu’au mélange, assez insolite, de prose et de vers qui ne témoigne de son originalité. C’est cette alliance subtile du romanesque et de l’ironie, ces continuels changements de ton, cette souplesse qu’on a tâché de rendre sensibles à des lecteurs modernes, afin qu’ils retrouvent, dans cette traduction, quelque chose de l’im-

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