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Page:Pauphilet - Contes du jongleur, 1932.djvu/37

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D’UNE TUNIQUE DE LIN

meilleure cotte de mailles d’Angers.

Le voici au fort de la mêlée. À coups d’épée il rompt les hauberts, fend les heaumes et les écus ; mais sous la tunique déchirée sa chair est ouverte en maint endroit, il est couvert de sang. Ses adversaires comprennent et admirent ; malgré lui, ils le ménagent. Rapide, la nouvelle se répand qu’il n’a pour toute armure que le frêle tissu : bientôt personne n’ose l’attaquer, il n’a plus pour ennemie que la douleur poignante de ses blessures. Affaibli, à demi pâmé, il resta en selle et fit fière contenance jusqu’au bout. De toutes parts on lui décernait le prix du tournoi, on l’acclamait. Escorté à grand honneur jusqu’à sa tente, il se laissa dévêtir et soigner : il avait plus de

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