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Page:Pauphilet - Contes du jongleur, 1932.djvu/61

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LE LAI D’ARISTOTE

j’avais de grandes raisons de rester loin de vous. Mes chevaliers et mes barons se plaignaient fort que je ne parusse plus parmi eux. Mon maître aussi m’en a fait de vifs reproches. Je sais bien que j’ai eu tort d’enfreindre pour cela la loi courtoise d’amour, mais je redoutais le blâme et le déshonneur.

— Ah ! voilà d’où vient le coup ! Eh bien ! par Dieu, si l’adresse ne me manque, je me vengerai bien de ce vieux maître pâle et chenu. Avant un jour d’ici, pourvu qu’Amour, le tout-puissant Amour, me prête sa force, vous pourrez lui retourner ses reproches. Et contre moi, ni sa dialectique, ni sa grammaire ne lui serviront de rien. Levez-vous tôt demain, Seigneur, et vous verrez la

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