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Page:Pauphilet - Contes du jongleur, 1932.djvu/84

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CONTES DU JONGLEUR

geôle, on m’apportera ma pitance ! Beau sire, laissez-moi partir, car jamais, soyez-en certain, jamais je ne chanterai en prison.

— Je te mangerai donc, il n’y a pas d’autre issue.

— Je ferai un bien pauvre plat, petit et maigre comme je suis. Vous ne gagnerez pas grand honneur, à tuer si faible chosette. Laissez-moi partir, en vérité vous ferez bien : ce serait péché de me mettre à mort.

— Bestiole, tu parles en vain : plus tu me prieras, moins j’en ferai.

— C’est vrai, et telle est l’habitude de vos pareils : douces raisons, dit-on, irritent le vilain. Mais la nécessité me contraint. La violence vous persuaderait mieux : hélas ! elle n’est pas en mon pouvoir : Mais écoutez : si

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