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L’INVENTION DU MONDE

un quatrième canal se développa circulairement, entourant les trois autres, pour combattre cette sensation pénible d’équilibre instable que connaissent tous ceux qui pratiquèrent la lévitation. Malheureusement, comme je l’ai conté dans un précédent chapitre, le corps ancien ne put s’accommoder brusquement à la quatrième dimension, les organes n’ayant plus de rapport fixe dans l’espace et le nouveau canal circulaire ne résista pas, lui non plus, à cette désagrégation. L’aventure n’en démontra pas moins, une fois de plus, que la matière se modifiait d’après les indications de l’Idée, que l’Idée seule créait La fonction et celle-ci l’organe.

La matière informe et inerte ne s’est en effet jamais modifiée, c’est l’intelligence qui toujours a fait surgir autour d’elle des valeurs nouvelles, des couleurs toujours plus riches et plus nombreuses.

Il en va de même dans l’histoire des civilisations.

Lorsque l’on étudie attentivement le rôle des littérateurs, des poètes et des artistes, on comprend aisément que leur action sur les mœurs s’inspire des mêmes procédés. Ils proposent, d’après des modèles intérieurs éternels, des situations nouvelles, des pensées toujours plus élevées ; ils