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frais de transport, soit pour aller vendre, soit pour aller acheter, sont toujours à la charge du fermier ; ils diminuent la valeur de ses denrées et augmentent le prix de celles qu'il achète ; il a donc intérêt à récolter tout ce qui se consomme chez lui. D'ailleurs il est facile de voir que si, tout d'un coup, une trop grande masse de pommes de terre se présentait sur les marchés, la valeur en baisserait bientôt, et les bénéfices présumés ne se réaliseraient plus ; on doit donc donner de l'extension à la culture de ces précieux tubercules, pour diminuer le prix de la nourriture de toutes les classes peu fortunées, et fournir aux nombreux emplois indiqués dans ce mémoire ; mais cette extension utile ne peut avoir lieu que graduellement, et ne doit pas être illimitée.

PARAGRAPHE V.
Avantages qui résultent des façons données au terrain et des engrais employés dans la culture du solanum tuberosum.

Quelques cultivateurs ont mis en doute que les façons ou les engrais postérieurs à la plantation des pommes de terre pussent indemniser des frais qu'ils occasionnent par l'excédant de produit qu'ils procurent. On remarque même dans beaucoup de contrées où l'agriculture est peu avancée, que les champs de pommes de terre labourés au plus deux fois, et hersés une, avant la plantation, ne reçoivent plus d'autres façons qu'un seul sarclage ; souvent on ajoute un binage, et l'on peut dire que, généralement en France, il est rare qu'on les rechausse avant de les butter.

Il aurait pu paraître suffisant, pour combattre ces méthodes imparfaites, de citer les méthodes éprouvées par une longue expériences, en Flandre et en Angleterre : là une active concurrence rend les cultivateurs industrieux ; la concurrence même, dans l'achat des engrais, porte ceux-ci a un prix élevé.