Page:Payen-Chevallier - Traité de la pomme de terre, 1826.djvu/77

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PARAGRAPHE XX.
Fabrication d’une polenta allemande.

M. Schoenherr, de Dresde, a indiqué la composition d’une sorte de polenta analogue au terouen. Voici comment on la prépare.

Après avoir fait cuire à la vapeur des pommes de terre, et les avoir desséchées et moulues par un procédé analogue à celui que nous avons décrit, on en pèse trois cents livres, auxquelles on ajoute 120 litres de farine de pois, 100 livres de farine d’orge germé (drèche des brasseurs), 45 litres de sel marin, 82 livres et demie de graines de cumin, trois quarts de livre de gingembre piléFootNote( Ces épices qui conviennent aux Allemands ne seraient probablement pas du goût des Français : on ferait donc bien de les supprimer si l’on usait de cette préparation en France.). On forme de tout ce mélange une pâte homogène en y incorporant 146 livres de gelée de pieds de veauFootNote( Cette gelée peut être remplacée par toute autre solution de gélatine, convenablement préparée. Voyez le paragraphe précédent.). Enfin on fait dessécher cette pâte en l’étendant sur des châssis garnis de canevas, et rangée dans une étuve analogue à celle que nous avons décrite dans le paragraphe XVIII; on la passe ensuite au moulin pour la réduira en une farine grossière.

La polenta de M. Schoenherr revient > en Allemagne, à soixante centimes le kilogramme; elle forme une nourriture très-saine et peut se conserver plusieurs années dans des endroits secs ou dans des tonneaux bien fermés ; on en prépare un potage, à peu de frais, en la délayant dans cinq fois son poids d’eau, et portant à l’ébullition, que l’on soutient pendant quelques minutes seulement.