Page:Pays - Lettre à un ami, Le monde illustré, 1884-08-30.djvu/3

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Et quoiqu’un autre été déjà
Soit revenu se poser là,
Sur le berceau de mes sourires,
Qu’août ait réveillé sous bois,
Aux sons criards des vieux hautbois,
Et ses nymphes et ses satyres.

Crois-moi, ne m’y ramène plus ;
J’ignorerai que j’y reçus,
Tremblant, sa première caresse,
Car au fond de ce chemin creux,
Tout plein de ses fatals aveux,
Dort le rêve de ma jeunesse.

Depuis que je n’ai plus son cœur,
La route aujourd’hui me fait peur ;
Je ne veux plus y redescendre,
Ne m’en reparles plus jamais.
Ne me dis pas que je l’aimais,
Je crains qu’elle puisse t’entendre.