Page:Peguy oeuvres completes 02.djvu/293

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commencement de ce ministère la faveur, le privilège de faveur, la faveur politique, la faveur gouvernementale, qui avait toujours été dans la pratique des gouvernements et des partis, dans les mœurs politiques, fut scandaleusement érigée en théorie officielle, gouvernementale, politique, parlementaire, et censément républicaine ; comment une Ligue instituée pour la défense des Droits de l’Homme et du Citoyen elle-même devint, malgré de courageuses résistances, assez nombreuses, un organisme politique parlementaire ; comment elle négligea quelque peu les anciens droits des anciens hommes, et les anciens droits des anciens citoyens ; comment tous ces anciens droits devinrent le cadet de ses soucis, loin qu’ils fussent demeurés les aînés de ses principes ; comment cette grande Ligue, instituée par des auteurs sérieux, par des hommes justes, par des Pères de la République pour de plus nobles destins, malgré de courageuses résistances en vint à ne plus manquer aucune occasion de démagogie ; comment elle fit œuvre politique dans l’accomplissement d’un combisme officieux, deuxième combisme doublant, redoublant le combisme officiel ; annexe du combisme officiel ; comment elle intervint dans l’exécution de la loi anticongréganiste ; comment elle n’intervint pas comme il fallait dans la séparation des Églises et de l’État ; comment elle se fit, malgré de courageuses résistances, le fauteur de la délation ; comment enfin le combisme s’écroula subitement ; au moins en apparence, car, au demeurant, l’écroulement ne fut pas subit ; sous quelles poussées apparentes et réelles ; sous quelles pesées réelles non apparentes ; qu’il y eut à l’effondrement du combisme, outre un dégoût général croissant, outre une sorte