Page:Peguy oeuvres completes 04.djvu/184

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aucun secret, comme cela ne faisait aucun doute, il est évident que non seulement il ne portait aucune atteinte et ne pouvait porter aucune atteinte aux droits légitimes des nations, mais qu’étant, que faisant un assainissement général, et par cela même, en dedans de cela même un assainissement du nationalisme et de la nation même, il servait, il sauvait les intérêts les plus essentiels, les droits les plus légitimes des peuples. Les droits, les intérêts les plus sacrés. Et qu’il n’y avait que lui qui le faisait. Ce n’était point violer, effacer les nations et les peuples, ce n’était point les fausser, les violenter, les oblitérer, les forcer, leur donner une entorse, mais au contraire, que de travailler à remplacer d’une substitution, d’un remplacement organique, moléculaire, un champ clos, une concurrence anarchique de peuples forcenés, frénétiques, par une forêt saine, par une forêt grandissante de peuples prospères, par tout un peuple de peuples florissants. Montants dans leur sève, dans leur essence, dans la droiture et la lignée de leur végétale race, libres de l’écrasement des servitudes économiques, libres de la corruption organique, moléculaire des mauvaises mœurs industrielles. Ce n’était point annuler les nations et les peuples. Au contraire c’était les fonder, les asseoir enfin, les faire naître, les faire et les laisser pousser. C’était les faire. Nous avions dès lors la certitude, que nous avons, que le monde souffre infiniment plus du sabotage bourgeois et capitaliste que du sabotage ouvrier. Non seulement c’est le sabotage bourgeois et capitaliste qui a commencé, mais il est devenu rapidement presque total. Et il est si je puis dire entré dans le monde bourgeois comme une seconde race. Il est fort loin au contraire d’avoir pénétré aussi pro-