§68. — D’une tragédie de Racine on peut faire une carte. D’une tragédie de Corneille on ne peut donner qu’un schéma, comme ceux que l’on voit dans les livres d’histoire naturelle.
§69. — Sur les vers de l’intercession dans Polyeucte. — Tous les vers de l’intercession que nous avons marqués, que nous avons retenus dans Polyeucte, qui annoncent, qui introduisent, qui représentent, qui manifestent, qui déclarent, qui proclament publiquement, qui définissent pour ainsi dire techniquement l’intervention, l’intercession des saints ; intercession générale des saints pour les pécheurs ; applications pour ainsi dire, intercessions particulières de Néarque pour Polyeucte et de Polyeucte pour Félix et de Néarque et Polyeucte ensemble pour Pauline et les autres s’il y en a ne font qu’introduire, que présenter, quand même ils sont après, cette grande prière de Polyeucte pour Pauline en présence de Pauline qui est déjà proprement une prière d’intercession.
C’est une des plus grandes beautés de Polyeucte que cette figuration constante, partout présente, qui élargit, qui agrandit encore, si possible, qui pénètre perpétuellement, qui déborde incessamment le texte. La figuration, qui est un des mécanismes essentiels du sacré, est perpétuellement présente dans cette tragédie sacrée, elle en est aussi un des mécanismes essentiels.
§70. — C’est un de ces merveilleux accords intérieurs, un de ces merveilleux accords essentiels dont cette tragédie est pleine, dont elle est comme nourrie.
§71. — Un texte ferme et précis, parfaitement