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Il y a un certain goût propre, un goût austère et salubre, une deuxième pureté dans l'opération même et dans la réalisation. Nous ne nous retournerons jamais sans une profonde mélancolie vers la première pureté, vers l'âge qui avait un autre goût, vers l'âge où rien n'était engagé encore, où nulle insertion n'avait commencé de s'insérer.

��Hugo en somme, dit-elle, a suivi de plus près le vieux Malbrou. Dans le mouvement même et dans le détail du mouvement. Mingrat monte à sa. chaire, c'est l'évocation même, transférée en funèbre, de Madame à sa tour monte, qui n'était que funérailles. Hugo commence par ne pas garder au refrain l'ancienne rime, la rime du refrain, la rime commandante en aine. Mais cette infidélité à la vieille chanson n'est qu'appa- rente. Ce qui nous frappait dans la vieille chanson et nous retenait, ce qui commandait ce n'était point tant le refrain et cette rime en aine du refrain. Quand nous nous rappelons Malbrou, quand nous nous chantons Malbrou dans la mémoire, prenons-y garde : Ce qui nous frappe, ce qui nous retient, ce qui commande ce n'est point le refrain et cette rime du refrain. C'est le

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