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y tombe), et dans l’hérésie d’histoire et dans l’hérésie de foi.

§ 228. — Une grande vague a passé. C’est un grand fait, historique, un gros fait grossier, social. Que cette vague ait tout submergé en extension, en étendue, en géographie, c’est ce que nul ne songerait à soutenir. Des pans entiers de christianisme, de chrétienté sont debout aux quatre coins de la terre, (oui, monsieur Laudet, oui, je sais, la terre est ronde, moi aussi j’ai été à l’école), de vieilles souches bourgeonnent, et fleurissent et poussent et feuillissent et fructifient partout.

§ 229. — Qu’un statut historique nouveau, qu’un statut social nouveau en soit résulté pour l’Église, pour le christianisme, pour la chrétienté, pour tout chrétien, non seulement c’est ce que nul ne conteste, mais c’est ce que nous devons considérer nous-mêmes, et c’est, nous l’avons vu, peut-être ce dont tout chrétien au fond se glorifie, peut et doit se glorifier.

§ 230. — Qu’il y ait là un affaissement de l’Église, du christianisme, de la chrétienté, du chrétien, comme le veut M. Laudet, nous avons vu que c’est une première hérésie, une hérésie d’histoire et une hérésie de foi.

§ 231. — Il n’est pas seulement dans la foi, il est d’histoire que nos fidélités modernes, — chrétiennes baignant dans le monde moderne, — en ont reçu, en ont obtenu une exaltation au contraire, une nourriture, un perpétuel avivement. Un statut nouveau. Nos fidé-