Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/128

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saint François, et que Jeanne d’Arc, et pourquoi ne pas le dire, que Pascal et que Corneille.

§ 233. — Cette idée, cette proposition qu’il y aurait eu un christianisme, une chrétienté, une foi, un chrétien et par conséquent une Église naïve et de candeur et qu’ensuite et qu’aujourd’hui il y aurait un autre christianisme, une autre chrétienté, une autre foi, un autre chrétien et par conséquent une autre Église qui ne serait pas naïve et qui ne serait pas de candeur est une des plus grosses hérésies, une des plus grosses propositions hérétiques, une des plus grossières hérésies et historiques et de foi, et d’histoire et de foi que l’on puisse écrire, enseigner. Cette deuxième hérésie, M. Laudet l’écrit, l’enseigne.

§ 234. — L’Église est une, monsieur Laudet, identique à soi, la même à soi-même, eadem sibi, eadem ipsi, identiquement la même, historiquement une, chronologiquement une, temporellement éternelle. La communion est une, identique à soi, la même à soi-même, identiquement la même, historiquement la même, historiquement une, chronologiquement une, temporellement éternelle. La foi est une. Il faut que vous renonciez à cette idée qu’il y aurait eu un christianisme, une communion, une chrétienté, une foi, une Église d’imbéciles terribles ou charmants, et qu’ensuite, et qu’aujourd’hui il n’y aurait plus qu’une chrétienté honteuse de gens extrêmement intelligents comme vous. Sur ce point rassurez-vous, monsieur Laudet. L’Église, qui est une dans tous les sens, est une aussi dans le temps. Vous qui avez honte de votre Dieu et qui tremblez que votre