Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/145

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relle, c’est ce que nul ne conteste, c’est ce que je contesterai moins que personne, et c’est encore un très grand honneur d’Israël que de savoir généralement très bien régler ces sortes de situations. Israël en ceci, et sur beaucoup d’autres points, pourrait nous servir de modèle. Nous savons tous comment les affaires de Bernard-Lazare furent réglées, comment sa situation fut établie. Jusqu’à sa mort et pour ainsi dire perpétuellement pour après sa mort. Ceci aussi est un point d’histoire définitivement acquis.

En d’autres termes, et en résumé pour ainsi dire géographique Bernard-Lazare fut abandonné, pour les raisons que j’ai dites, par un énorme État-Major de politiciens également Juifs et chrétiens. Il ne fut abandonné ni par une poignée de Juifs mystiques ni par une certaine société de ce que je nommerais volontiers des Juifs sociaux, — des Juifs non pas mystiquement ni ethniquement mais socialement Juifs.

Il ne fut donc abandonné ni au premier degré par une poignée fervente, par une poignée mystique, ni au deuxième degré par une société sage, par une société sociale.

Que si ensuite M. Salomon Reinach revendique d’avoir été de cette société sage, de cette société sociale, et en ce sens de n’avoir point abandonné Bernard-Lazare et de lui avoir été fidèle jusqu’à la mort et depuis et après et toujours non seulement je le lui accorderai mais je suis assez renseigné pour être tenu de le mettre tout à fait à la tête de cette société. En ce deuxième sens nous savons tous que M. Salomon