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Reinach est resté socialement fidèle à Bernard-Lazare, qu’il est resté socialement très près du cœur et de la mémoire de Bernard-Lazare.

Mais que si M. Salomon Reinach voulait glisser, voulait se promouvoir de ce deuxième degré au premier, s’il voulait passer de cette société à cette poignée ardente, je serais à mon grand regret forcé de ne point le laisser passer. M. Salomon Reinach a été, constamment, est demeuré socialement fidèle à Bernard-Lazare, a été, constamment, est demeuré socialement très près de Bernard-Lazare, dans la préparation, dans la bataille, dans la victoire, dans la défaite. Mais il n’a jamais été de cette ardente poignée. Ni avant, ni après, ni dans la préparation, ni dans la bataille, ni dans la victoire, ni dans la défaite il n’a jamais été ni au cœur ni à la pensée de Bernard-Lazare, parce qu’il n’a jamais été ni au cœur ni à la pensée de personne et de rien.

C’est ennuyeux, on ne peut pas causer, voilà déjà les gros mots qui viennent. J’en étais là de ma correspondance avec M. Salomon Reinach et je ne lui avais pas répondu, pour vingt raisons dont l’une était que justement je ne voulais pas lui dire des gros mots. Et puis je suis bien vieux à présent pour dire le fond de ma pensée. Le fond de ma pensée, c’est que M. Salomon Reinach ne comprend rien. Allais-je révéler ce secret. Je ne pouvais m’y résoudre, quand enfin, partant le premier, M. Salomon Reinach se rappelle à ma bienveillante attention par cette lettre, par ce petit billet qu’il écrivait à Lotte aussitôt ayant lu le communiqué du Bulletin.