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Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/157

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la sociologie. Faites les comparaisons, monsieur Reinach, reparcourez les carrières de tous ceux qui marchent avec le Parti Intellectuel, et étonnez-vous avec moi au contraire qu’il y ait encore quelques voix libres qui s’élèvent.

Pour moi quand je regarde ce que nous sommes je trouve que nous sommes encore beaucoup. Quand je regarde ce qu’on fait de nous, je trouve que nous sommes encore beaucoup. Et qu’il faut qu’il y ait non pas seulement dans l’humanité mais proprement dans cette race une rare valeur propre, un goût propre de la liberté, une rare vaillance propre pour qu’il y ait encore quelques voix libres qui s’élèvent.

Il faut que cette race ait la liberté chevillée au corps.

Ai-je bien le droit de me plaindre, avons-nous seulement à présent le droit de nous plaindre. Il paraît qu’il faut au contraire que nous soyons extrêmement joyeux. Comme eux. Le roi s’amuse. C’est du moins ce que notre camarade M. Rudler me prescrit ou me fait prescrire, et sur quel ton, dans sa Revue Critique des Livres Nouveaux.

De tous les camarades qui figurent à l’Annuaire, cher monsieur Reinach, notre camarade Rudler offre bien un des exemples les plus éclatants d’un malheureux sur qui la fortune s’acharne. M. Rudler, (G. Rudler, Gontran, Gustave, Gaspard ou Gaëtan Rudler), est le type de l’homme qui n’a pas de chance. Ses travaux microscopiques sur l’histoire des lettres françaises, — (ou plutôt sur l’histoire de la littérature), — (française), — (car ici encore il faut distinguer), — l’ont conduit, — eh bien oui, il y a des gens qui n’ont