Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/162

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divulguer ce secret et cette découverte. En quels termes nous le savons, et ces termes si je puis dire ont eu tant d’écho(s) que M. Rudler lui-même ne les oubliera peut-être jamais plus. Aujourd’hui M. Rudler est à l’École Normale, il enseigne à l’École Normale. Y est-il professeur, professeur-adjoint, chargé de cours, maître de conférences, (professeur) suppléant, chargé d’un cours supplémentaire, ou complémentaire, ou quelque autre titre, c’est ce qu’il ne sera jamais possible de savoir, notre malheureuse École ayant subi de tels bouleversements que le diable n’y reconnaîtrait jamais un suppléant d’un titulaire. M. Rudler a découvert que M. Lanson, M. Rudler est entré à l’École Normale. Je ne dis point que ceci soit le résultat de cela. Moi aussi je veux voir dans ce résultat une simple coïncidence. Sous la Troisième République il n’y a point de faveurs. Les avancements ne sont jamais accordés qu’au mérite. Et il n’y a jamais eu une seule exception. Et tout est toujours exactement proportionné au mérite, à la vingtième décimale près. Notamment dans l’Université. Et très notamment dans la Haute Université. Les influences n’ont jamais servi à rien, ni les protections, ni les relations, ni les liaisons, ni les compromissions, ni les alliances, ni tout le politique et tout le parlementaire. Je suis convaincu qu’un jeune homme qui aurait eu le malheur de découvrir que notre maître M. Lanson n’écrit pas en français aurait eu une aussi belle fortune universitaire que M. Rudler. Il n’y a point de coteries dans l’Université. Notamment dans la Haute Université. Il n’y a point de coterie à la Sorbonne qui fasse les avancements. Par conséquent M. Rudler n’est à l’École Normale que par son seul mérite.