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Eh bien voilà, j’ai honte à le dire parce que c’est tellement extraordinaire qu’on ne va pas me croire : Voilà : L’homme qui écrit ça enseigne le français à l’École Normale Supérieure. Cette phrase est de Rudler lui-même.

Charles Péguy

… « parfaitement légitime quoiqu’appliquée rétrospectivement au siècle passé. » Et si on l’appliquait rétrospectivement au siècle futur, mon cher camarade, est-ce qu’elle serait encore parfaitement légitime, son idée générale. — Et je ne parle pas, je ne parle plus du perpétuel encensement mutuel.

On n’en croirait pas le témoignage de ses yeux. Voilà les remaniements. Voilà les améliorations. Voilà les perfectionnements. Non il n’y a pas une crise du français. C’est un leurre. L’homme qui écrit comme ça, l’homme qui écrit ça ; ce jargon ; ce paquet de clichés ; cette lavasse abstraite ; ce ramassement fadasse de pauvretés ; je n’en reviens pas ; l’homme qui écrit ça, (soyons gais, surtout, ne soyons pas geignards), l’homme qui écrit ça enseigne le français à l’École Normale Supérieure.

On me dit : Ne vous excitez pas. Ce Rudler est un médiocre. Il ne porte ombrage à personne. C’est pour cela qu’il a fait cette rapide carrière. C’est toujours ainsi dans le Parti Intellectuel. — Je réponds : Je sais que c’est toujours ainsi dans le Parti Intellectuel, mais je sais aussi que c’est à force de ne pas avoir voulu « s’exciter » que nous en sommes où nous en sommes.

« Il a évité les principaux écueils de sa conception. »