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Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/174

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(Heureusement encore qu’il a évité les principaux). Sous le schéma philosophique… » Non, si quelqu’un prétend que la phrase du professeur de français ou que la phrase de Patin a une plus haute perfection que la phrase de M. Rudler, je dis qu’il faut que ce quelqu’un soit un envieux, un jaloux, un ennemi de M. Rudler.

Je sais bien que c’est leur théorie, (et encore plus leur pratique, certes), qu’on n’a pas besoin de savoir écrire pour s’occuper des écrivains et des écritures, (et ils ne s’en privent pas, de ne pas savoir écrire), peut-être au contraire, (ils en abusent un peu de ce contraire), qu’il vaut même mieux ne pas savoir écrire pour s’occuper des écrivains et des écritures, (on est moins partial, sans doute), pour faire l’histoire des écrivains et des écritures. Mais notre thèse à nous écrivains est que nous avons sur les œuvres et sur les vies et dans les œuvres et dans les vies de nos modèles et de nos maîtres des intelligences profondes que les non écrivains n’y ont pas. Il y aura toujours ceux qui sont du métier et ceux qui n’en sont pas. Notre thèse à nous écrivains est que nous avons sur les œuvres et sur les vies et dans les œuvres et dans les vies de nos anciens et de nos pères, de nos modèles et de nos maîtres des intelligences profondes. Je dis qu’un Tharaud, parce que Tharaud est un écrivain, parce que Tharaud est romancier, parce que Tharaud vient de faire la Maîtresse Servante, je dis qu’un Tharaud, quand il ouvre seulement un roman de Flaubert, un roman de Maupassant, y a, y trouve, (sans chercher), y reçoit des intelligences instantanées qu’un Rudler ne recevra jamais, qui d’ailleurs ne se trouvent point, ne s’obtiennent point. Et