Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/176

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garnements viennent publiquement faire des incongruités, il faut bien faire avancer quelques pertuisaniers. J’ai fait avancer quelques pertuisaniers. Si l’on m’en demande, j’en ferai avancer d’autres, tant qu’il en faudra. Je ferai tous les métiers, tant qu’il en faudra. Si on salit la rue, je me ferai balayeur de la rue, afin que les pieds purs, afin que les pieds propres ne se salissent point.

Je ferai tous les métiers. J’ai l’habitude. Tout ce que je demande, c’est que tout ce fiel crève sur ces fielleux et que bientôt je puisse retravailler d’un cœur pur.

Il y a douze ans, quand parut le premier cahier de la première série, le Parti Intellectuel se récria. Ils riaient entre eux, ils plaisantaient, ils gouaillaient. Ils ont toujours été le parti de la dérision. Ils raillaient. Ils ricanaient. C’est leur fort. Ils disaient à l’École Normale et dans tout ce milieu de l’École Normale : On a vu paraître le premier. On ne verra jamais paraître les autres. Ils riaient aux éclats dans leur grosse face pseudobismarckienne. On a vu paraître le premier. On ne verra jamais paraître le deuxième. Ils mentaient. On a vu paraître le deuxième et un certain nombre d’autres depuis.

Quand est parue la première Jeanne d’Arc, je veux dire le premier mystère, le mystère de la Charité de Jeanne d’Arc, le Parti Intellectuel dit : On a vu paraître la première. On ne verra jamais paraître la deuxième. Ils mentent. On verra paraître la deuxième et un certain nombre d’autres.