Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/205

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numéro et intégralement la réponse de mon adversaire, sans un commentaire, sans un mot de moi, me donnant ainsi, et bien gratuitement, toutes les apparences d’avoir tort.

C’est ma seule règle. Qu’on se rassure. M. Laudet est une des plus grosses puissances de Paris. Ça ne durera peut-être pas toujours. Ça ne durera peut-être pas longtemps. Mais actuellement M. Laudet est une des puissances, une des grosses puissances de Paris. L’homme qui peut du jour au lendemain payer vingt mille, trente mille francs aux maîtres du roman pour publier dans sa Revue un seul roman inédit est toujours une des très grosses puissances de Paris. Aussi est-il aisé de sentir dans l’article de M. Laudet un certain étonnement. L’étonnement de l’homme à qui on ne s’oppose point d’habitude, et qui en voit un, qui en trouve un, qui s’oppose. Il se demande un peu, dans son article, d’où lui vient cette audace.

§ 276. — Venons-en aux personnes. Ce sera vite fait. Il faut en finir aujourd’hui. La réponse de M. Laudet est si hésitante, si fluctuante ; et en même temps si poussiéreuse. Elle est en même temps si vaseuse. Elle est si discréditée d’allées et venues, d’allées et de retours, de reprises, de regrets, de repentirs et quelquefois de remords que cette fois-ci il faut que je le résume moi-même et que j’en fasse quelques propositions.

§ 277. — Pour donner une idée, toutefois, avant de commencer d’établir ces quelques propositions, de ce que je nomme les regrets perpétuels de M. Laudet, — (et je prends ce mot au sens où les peintres le