Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/206

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prennent), — (et aussi les écrivains), — voici comment, voici expressément en quels termes M. Laudet endosse M. le Grix et l’article de M. le Grix sans l’endosser tout en l’endossant : « Et voilà pourquoi c’est moi, dit M. Laudet, qui prends la plume, aujourd’hui, non pas pour défendre un article que j’ai approuvé sans cependant en avoir écrit ni inspiré un traître mot,… » — (Traître mot est un mot heureux, monsieur Laudet). — (Ça c’est un mot trouvé. Vous êtes un assez bon comique). — C’est ce qu’on nomme couvrir et découvrir. On peut dire que sa main gauche ignore ce que ne donne pas sa main droite. Si c’est dans la diplomatie que M. Laudet a appris l’art de formules aussi heureusement équilibrées, d’endossements aussi savamment compensés, de faux fuyants aussi merveilleusement dosés, il faut remercier le sort de ce qu’aujourd’hui M. Laudet n’exerce plus ces incontestables talents dans la diplomatie de l’État, mais seulement dans la diplomatie de la Revue hebdomadaire. C’est moins dangereux pour la France.

§ 278. — Premièrement de l’existence même de M. le Grix. — M. Laudet sait très bien pourquoi je n’ai pas voulu saisir M. le Grix dans mon communiqué, pourquoi j’ai voulu saisir et j’ai saisi M. Laudet.

Premièrement pour une raison de méthode générale que j’ai longuement exposée. Je ne veux pas avoir affaire à des sous-verges. Il faut toujours aller à la tête. Il faut toujours saisir le chef.

Deuxièmement parce que dans l’espèce et sur ce