Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/212

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aucune arrière-pensée comme si j’avais vingt ans de moins. Si l’on veut dire que je serai toujours berné, on a cent fois raison. Si l’on veut dire que je serai toujours un sot, je le sais. Je le suis. Mais plus on prouvera que je suis un sot, plus on prouvera en même temps que M. le Grix est un fourbe. Plus on prouvera que je ne suis pas défiant, plus on prouvera en même temps que M. le Grix est un traître.

§ 279. — Je repense à cette note de gérance et malgré moi je me reporte à douze quinze ans en arrière, aux commencements des cahiers. Quelle identité profonde de mœurs. Et comme cette identité profonde de mœurs prouve une fois de plus ce que j’ai posé dans Notre Jeunesse, que notre socialisme était un socialisme mystique et un socialisme profond, profondément apparenté au christianisme, un tronc sorti de la vieille souche, littéralement déjà, (ou encore), une religion de la pauvreté.

§ 280. — Deuxièmement sur ma propre existence. — M. Laudet feint de croire que le communiqué du Bulletin n’est pas de moi, ou de ne pas savoir qu’il est de moi, ou de croire qu’il n’est pas de moi, ou de savoir qu’il n’est pas de moi, ou de me demander s’il est de moi, ou alors de me demander, s’il est de moi, pourquoi je ne l’ai pas signé, ou de croire ou de savoir qu’il ne peut pas être de moi.

Ce sont des feintes inutiles et des malices cousues de fil blanc et des enfantillages. Non seulement M. Laudet sait très bien que le communiqué est de moi, mais dès le principe, dès la première heure, d’avance il savait