Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/223

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bas résultat auquel j’arrive moi-même dans ce cahier et dont je suis honteux aussitôt que j’engage la conversation avec M. Laudet. Quelle bassesse. Quelle grossièreté. Quelle bassesse devient la mienne, quelle bassesse communiquée. Comme la grossièreté est contagieuse. Comme la bassesse est communicante. Qu’est-ce que je n’aurais pas commis, (on le voit, on le pressent), si j’avais répondu par un article à M. Laudet à l’article de M. « le Grix ».

Que mes amis m’aient dit généralement : Pourquoi avez-vous mis M. le Grix et M. Laudet dans tout cela. Ils en étaient bien indignes. Il fallait faire de ce gros morceau, de toute cette matière que vous avez traitée là une introduction à une vie de Jeanne d’Arc, il est fort probable, il est même certain que mes amis ont raison. J’ai mis dans ce communiqué une matière, des préoccupations qui dépassent infiniment M. Laudet et M. le Grix. J’ai comblé M. Laudet et M. le Grix. Ils sont les seuls qui n’aient pas le droit de s’en plaindre. Que mes amis défendent mon œuvre contre moi, une œuvre durable contre un coup de colère passager, c’est la plus grande marque d’amitié qu’ils puissent me donner. Mais M. Laudet n’a pas à défendre mon œuvre contre moi.

Que mes amis me fassent un grief d’avoir introduit M. le Grix et M. Laudet dans un niveau de pensée, dans un niveau de propos, dans un niveau de conversation dont ils n’étaient pas dignes, j’y consens. Mais ce n’était ni à M. le Grix ni à M. Laudet à me le reprocher. Que j’aie élevé à ce point et en même temps approfondi le débat, ils y ont trop gagné, ils sont bien les