Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/244

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règne aboli. Il s’agit si je puis dire de continuer tout tranquillement dans le temps à notre tour un règne spirituel qui ne sera jamais aboli.

§ 293. — En résumé, en allant du préalable vers le couronné, et en restant dans la géographie, — (si j’ai encore le droit de me servir de ce mot), — il y a les chrétiens qui s’ignorent, — (c’est un peuple très nombreux) ; — il y a les qui ne s’ignorent pas, mais qui ne sont malheureusement pas chrétiens, — (c’est un peuple malheureusement très nombreux) ; — et il y a les chrétiens qui se connaissent, — (c’est un peuple assez nombreux).

§ 294. — Je veux le dire en quelques mots. M. Laudet a beau invoquer contre moi, pour me taxer d’ingratitude, les compliments que M. le Grix veut bien m’adresser en tête et en queue de son article, et quelquefois en cours de route, car il en a saupoudré de loin en loin tout son article, comme d’une poudre légère. Il m’a poudré à frimas.

Premièrement quand même ces compliments ne me seraient pas très suspects, — (et ils le sont grandement), — je ne comprends pas bien, je refuse d’entrer dans cet étrange marché par lequel je ne pourrais point répondre à M. Laudet et à M. le Grix, par lequel M. Laudet et M. le Grix auraient tous les droits sur moi parce que M. le Grix m’aurait fait de certains compliments. Qu’est-ce que ce trafic. Qu’est-ce que ce marchandage. Qu’est-ce que ce balancement. S’il est permis, s’il est dû ; s’il est décent d’employer une expression grossière