Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/246

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de M. le Grix se résume en cela, se peut rassembler sur le schéma suivant. Il joue la comédie suivante, bien connue : Je suis, dit-il, l’avocat de ce malheureux Péguy, — (c’est à peine s’il ne dit pas, il dit même presque que c’est moi qui l’ai chargé de ma défense) ; — je l’aime bien ; tout le monde l’aime bien ; il est si méritant ; — (méfiez-vous, mes agneaux, de celui qui vous dit méritant) ; — quel dommage qu’avec la meilleure volonté du monde, avec tout le dévouement qu’on a pour lui on ne puisse pas trouver un seul argument à donner en sa faveur. Comme c’est malheureux qu’il soit aussi impossible à défendre. Que sa cause soit aussi abandonnée. Comme il est à plaindre. Comme je suis à plaindre. Comme tu es à plaindre. Plaignons-le. Plaignez-moi.

En vérité tout ce jeu n’est pas bien nouveau.

C’est une scène de Courteline. Mais c’est beaucoup moins bien que dans Courteline.

§ 295. — Ce souci fort légitime, fort louable, auquel je n’ai pas seulement souscrit, auquel j’ai applaudi, de défendre, de soutenir M. le Grix, de l’endosser même, entraîne peut-être seulement M. Laudet quelquefois un peu loin. Il prononce des mots qu’il ne devrait pas prononcer. Il m’arguë quelque part de faux et de fraude. Il prononce à mon endroit les mots de faux et de fraude. Ce sont de bien gros mots. Et bien inutiles. Ce sont des enfantillages. Si nous devons nous rencontrer, monsieur Laudet, et cela dépend uniquement de vous, si partisans que nous soyons du grec n’imitons point les héros d’Homère. Rencontrons-nous tranquil-