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Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/249

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on hésite — (dit M. Laudet) — on hésite à s’adresser aux tribunaux qui font justice des diffamations ; je préfère me tourner d’abord vers Charles Péguy que je ne connais pas — (comme c’est vrai) — (ça) — et contre lequel je n’entretiens aucune animosité personnelle, et je lui dis : « Cher Maître, — (je vous en prie, je vous en prie, monsieur Laudet) — vous êtes trop averti — (hélas oui je suis trop averti) — pour insinuer sérieusement — (il nomme cela insinuer) — que la Revue hebdomadaire est bourrée d’hérésies… » — Monsieur Laudet ne parlons point de vous adresser aux tribunaux qui font justice des diffamations. Si vous voulez faire une belle carrière dans le monde des lettres, je vous conseille vivement d’inaugurer cette carrière en m’attraînant devant les tribunaux qui font justice des diffamations. Eh quoi, tout de suite le bras séculier. Je conseille vivement à M. Laudet de soumettre aux tribunaux de l’État, de faire trancher par les tribunaux de l’État le procès demi spirituel demi temporel que je lui fais. J’ai contre M. Laudet, je fais à M. Laudet deux griefs, je lui oppose deux chefs d’accusation. Mettons que je les ai insinués un peu rudement. Premièrement, et c’est à mon sens un grief infiniment grave, je l’ai accusé d’essayer d’opérer un détournement des consciences fidèles. Deuxièmement et dans l’ordre de la culture je l’ai accusé d’essayer d’opérer un détournement des consciences classiques. Vive la nation, qu’il soumette ces deux grands procès aux tribunaux de la République. Ce sera assez curieux. D’abord ce sera nouveau. Croit-il que je vais me laisser dévorer tout cru. Ignore-t-il qu’il y a une certaine nommée Reconvention. Ce qui ne veut pas dire hélas une