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Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/252

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c’est très grave, je sens très vivement cette espèce d’impiété qui consiste à tout mêler ensemble, à rapporter brutalement par un raccord mal fait ces grandeurs sur nos médiocrités. Il y a là une sorte d’inconvenance propre qui me blesse beaucoup. Qui me frappe très vivement. M. Laudet croirait en vain que j’en ai fait autant, que c’est ce que j’ai fait dans le communiqué, car dans le communiqué j’ai fait très précisément le contraire. Loin de rabattre ces grandeurs et de les rapporter sur nos médiocrités par un raccord mal ajusté, j’ai au contraire, partant de nos médiocrités, fait l’ascension que je devais vers la considération de ces grandeurs. Ce qui me blesse, dans cette sorte de médiocrité que je veux dire, c’est un constant rabaissement, c’est un constant rabattement, c’est un constant avilissement. Une réduction constante des grandeurs aux médiocrités. Cela aussi est intellectualiste, est apparenté à la manie intellectualiste et intellectuelle, au goût secret profond de l’intellectuel pour la bassesse, pour la médiocrité. Un apparentement sournois, louche, beaucoup plus qu’une assimilation, des grandeurs aux médiocrités. C’est exactement le contraire que j’ai fait dans le communiqué. J’ai haussé d’un seul coup et me suis maintenu dans la haute région. M. Laudet dira ce qu’il voudra du communiqué. C’est son droit, c’est de bonne guerre. Je n’y dis rien. Il y a une règle et une permission et des licences de la guerre. Il dira tout ce qu’il voudra, mais il ne pourra pas dire que j’ai abaissé le débat.

Ce qui me blesse, c’est de voir appliquer directement ces grandeurs, — toutes les grandeurs et combien infiniment les grandeurs de sainteté, — à une œuvre de