Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/253

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dérision, d’une certaine basse moquerie vulgaire. Je m’exprime assurément très mal. Je ne peux pas expliquer ça. On comprendra peut-être mieux sur un exemple. Voici quelques-unes de ces plaques :

« Mais, pour être complet, écrit M. Laudet, il faut ajouter que les éloges de le Grix comportaient aussi des réserves et c’est alors que tout s’est gâté. Le culte de le Grix pour Péguy n’était ni de latrie ni même de dulie ; … » On sent ce que je veux dire, cette sorte d’impiété propre, de mauvais ton. Ailleurs :

« Non, il ne savait pas qu’il y avait un cinquième évangile, — (on ne saurait croire combien cette sorte de plaisanteries me font mal, profondément, me blessent. Elles me font tellement mal que rien que de les copier pour les faire imprimer et les publier à mon tour, — et pourtant c’est pour ma défense. Et il le faut bien. Mais c’est un sale métier. Que de se défendre. Ainsi. — Rien que de les copier de ma main, pour me défendre, avec mon encre et ma plume sur mon papier à copie, j’éprouve le sentiment d’un abaissement moi-même, sentiment parfaitement fondé, j’éprouve une sorte d’abaissement indéniable, je sens bien, indéniablement, que je me rends complice d’une basse complicité, que je lui donne la main, que j’entre dans le jeu, que je me fais comme lui. J’ai le sentiment de commettre ici je ne dis pas la seule faute, je ne dis pas peut-être le seul péché, mais je dis certainement la seule bassesse que j’aie commise dans tout ce débat. De le copier. De reproduire, de le republier, ici. Sentiment non trompeur. Je vois bien que je fais un mauvais métier. C’est