Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/254

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la seule partie de ce gros cahier qui me grave un regret. On me dit bien que c’est forcé, qu’il faut que je me défende, qu’il faut bien que je montre à quelle sorte de gens j’ai affaire. Nous savons de reste que des bassesses inévitables et que nous voyons seulement commettre peuvent nous laisser des regrets et j’irai jusqu’à dire une contrition éternelle.

« Non, — écrit-il, et je suis forcé de copier, — Non, il ne savait pas qu’il y avait un cinquième évangile, que dis-je ? presque un nouveau Messie — (il a écrit cette affreuse bassesse) — qui avait « son mystère » — (il a écrit cette affreuse bassesse) — et que si l’on s’avisait d’une timide critique ou d’une excusable incompréhension, on serait retranché du monde catholique, — (si à mon tour je voulais employer les grands mots, monsieur Laudet, où ai-je dit qu’on serait retranché du monde catholique, et de quel droit l’aurais-je dit, où est mon magistère. Et puis ça me ressemble bien de l’avoir dit. Aussitôt après ce Mystère de la Charité que M. Laudet n’a certainement point lu, où le retranchement d’un seul membre est constamment considéré comme une calamité infinie, au seuil de ce Porche ouvert sur l’espérance où la seule espérance considérée, où la seule espérance pour ainsi dire espérée est naturellement l’espérance du salut. Et puis ça me ressemble bien, ce retranchement, et ce monde catholique. De retrancher quelqu’un du monde catholique. Ça me ressemble comme cet essai de stylisation du parler populaire que M. le Grix non seulement m’attribue, mais, si je puis dire, qu’il m’attribue que je m’attribue. Je ne crois pas que j’aie jamais parlé du monde catholique.