Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/257

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d’Arc que la matière de ses juges. » Je ne sais pas si l’on sent l’inconvenance, la bassesse de plaquer ainsi directement, de rapporter ainsi directement le Procès de Jeanne d’Arc sur nos misérables querelles. C’est le procédé que je trouve le plus bas qu’il y ait au monde. Il tombe cette fois-ci particulièrement mal. Car généralement les « juges » ne sont point de notre côté. Et particulièrement ses juges et la manière de ses juges sont d’un côté que M. Laudet connaît bien. Il faudrait avoir bien peu d’histoire pour ne pas saluer dans les Docteurs les représentants du perpétuel Parti Intellectuel, dans les Docteurs de Rouen les successeurs des Docteurs Juifs, les légitimes ancêtres de notre Parti Intellectuel. Faut-il ajouter que ceux de Rouen et d’ailleurs avaient reçu en appoint un fort contingent de la Sorbonne.

Ailleurs enfin :

« Non, certes, ce n’est pas lui. D’abord l’article n’est pas signé et jamais Péguy, qui s’inspire de la chevaleresque Jeanne d’Arc, ne consentirait à écrire un pamphlet qu’il ne signerait pas, et surtout un pamphlet aussi haineux, lui qui ne cesse de prêcher à bon droit « la loi d’amour » ; d’autre part Péguy n’en est pas réduit à ne trouver d’hospitalité pour sa prose qu’à Coutances dans le Bulletin des Professeurs catholiques de l’Université qui a 190 abonnés, parmi lesquels 33 abonnés fermes n’ont pas encore acquitté leur abonnement. »

La chevaleresque Jeanne d’Arc. — C’est vouloir parler un langage mou, c’est se condamner à parler et