Au demeurant si M. Laudet veut annoncer que je suis un pécheur, il ne m’apprend malheureusement rien (de nouveau) et n’apprend rien (de nouveau) à personne. Mais malheureusement nous en sommes tous là. Tous, enfin on sait ce que je veux dire. Tous même les saints. Seulement que M. Laudet ne se mêle point d’écrire mes Confessions. Elles seraient peut-être moins bien faites que quand je les écrirai moi-même.
Mais que si de ce que je suis un pécheur M. Laudet veut (en) conclure que je suis incompétent en matière de chrétienté, nego consequentiam, je nie la conséquence. Et même en matière de sainteté. Car c’est tout un. Et il faut que M. Laudet soit lui-même bien incompétent en matière de chrétienté et en dedans en matière de sainteté pour ne pas voir et sa propre incompétence et ma compétence.
Je regrette souvent de n’avoir pas pu publier aussitôt ce Dialogue de l’histoire et de l’âme charnelle que j’écrivis il y a juste deux ans et qui me mit sur le chemin des Mystères de Jeanne d’Arc. Le centre de ce dialogue était précisément consacré à cette mystérieuse liaison du temporel et de l’éternel, du héros et du saint, du pécheur et du saint. À cette contrariété de liaison. Ou plutôt il était cette liaison même. Le pécheur et le péché sont une pièce essentielle du christianisme, une pièce essentielle de la cardinale articulation chrétienne. Le pécheur et le saint sont deux pièces essentielles complémentaires, mutuellement complémentaires, qui jouent l’une sur l’autre, et dont l’articulation l’une sur l’autre fait tout le secret de chrétienté.
§ 304. — … « qui s’inspire, dit-il, de la chevaleresque