laissé un saint Louis. D’autres sont partis avec le roi. D’autres ont accompagné le roi. D’autres ont vu mourir le roi. Que nous importe. C’est lui pourtant, c’est lui seul, c’est tout de même lui qui nous a laissé le roi mourant, — et puis est avenu que la croiserie fu de petit esploit.
738. De la voie que il fist à Thunes ne vueil-je riens conter ne dire, pour ce que je n’i fu pas, la merci Dieu ! ne je ne vueil chose dire ne mettre en mon livre de quoy je ne soie certeins. Si parlerons de nostre saint roy sanz plus,…
Il n’y fut pas, la merci Dieu. C’est pourtant lui qui nous en a laissé le portrait, le témoignage éternel. C’est lui, nul autre, non un de ceux qui y étaient, non un de ceux qui y furent, qui nous a fait, qui nous a légué saint Louis mourant, qui pour l’éternité temporelle de l’histoire nous a représenté la mort de saint Louis. C’est par lui, par nul autre, non par un de ceux qui y furent que saint Louis mourant, que la mort de saint Louis vivra dans les temps. Il y a une grâce spéciale pour le chroniqueur. Qu’il paye seulement cette grâce, qu’il revale cette grâce en s’attachant à son modèle, en s’attachant à sa chronique, en demeurant fidèle à son modèle, en demeurant fidèle à sa chronique d’un attachement entier, d’une fidélité entière, d’un attachement absolument pur, propre, d’une fidélité absolument pure de chroniqueur. Il y a une destination propre. J’oserai dire qu’il y a une vocation propre. Il est assez récompensé dans le temps et il est comblé de récompense et il en a infiniment plus qu’il n’en vaut si son nom