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Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/286

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fu en sa compaignie ou pelerinaige d’outre mer, et puis que nous revenimes.

760. Après ce, par le pourchas dou roy de France et par le commandement l’apostelle, vint li ercevesques de Roan et freres Jehans de Samoys, qui puis fu evesques ; vindrent à Saint-Denis en France, et là demourerent lonc-temps pour enquerre de la vie, des œuvres et des miracles dou saint roy ; et on me manda que je alasse à aus, et me tindrent dous jours. Et après ce qu’ils orent enquis à moy et à autrui, ce que ils orent trouvei fu portei à la court de Rome ; et diligentment virent li aposlelles et li cardonal ce que on lour porta ; et selonc ce que il virent, il li firent droit et le mistrent ou nombre des confessours.

§ 305. — Pour moi je ne mets rien au-dessus de chroniqueur, — dans l’ordre de la relation s’entend. — C’est un office propre. C’est un ordre de fidélité propre. C’est peut-être l’ordre de fidélité où je sens bien que je ne serai jamais infidèle. Je suis incapable de mentir par écrit. Mes amis le savent bien. Mes ennemis s’en doutent un peu. C’est une véritable infirmité que j’ai. Oralement je suis encore à peu près capable de mentir comme tout le monde. Mais il faut qu’il y ait dans la plume de chez Blanzy et dans l’encre de Chine de chez Bourgeois une vertu singulière. Dès que je mets la main à la plume, comme disait ce jouvenceau, je ne dis pas que je ne veux plus, je dis que je ne peux plus mentir. C’est un phénomène très connu. Et c’est une vertu de toutes infiniment la mieux gardée.

Pour moi je me sens capable de bien des faiblesses,