de l’histoire, monsieur Laudet, la communion des saints, la liaison mystique des saints entre eux et avec Jésus le premier des saints est aussi de la légende et n’est pas de l’histoire. Et la vie elle-même de Jésus, l’Annonciation, l’Incarnation, la Nativité, la vie obscure, la prédication, la Passion, la Mort, la Résurrection, toute la vie de saint Jésus, c’est aussi, monsieur Laudet, du surnaturel et de la sainteté. C’est même le même surnaturel et la même sainteté. Alors l’Annonciation, l’Incarnation, la Nativité, la vie obscure et la vie publique, la prédication, la Passion, la Mort, la Résurrection, et le Jugement, toute cette vie de saint, c’est aussi de la légende et ce n’est pas de l’histoire. Monsieur Laudet, c’est peut-être aussi un Jésus pour petits enfants, un Jésus pour notre populaire histoire de chrétienté.
§ 91. — Laissons de côté cette extraordinaire proposition d’histoire littéraire et de critique littéraire que celui qui raconte ferait de l’histoire et ne ferait que de l’histoire et que celui qui représente ferait de la légende et ne ferait que de la légende. M. Péguy se donnera peut-être l’espace d’exposer à M. Laudet quelques-uns des principes les plus généralement connus de la critique et de l’histoire littéraire. — … « Il ne s’est pas entouré de documents, dit M. Laudet. A-t-il lu seulement les histoires, les pièces du procès ? Je n’en sais rien. » — M. Laudet pourrait le savoir. Évidemment Péguy ne s’est point entouré de documents. Mais il a dit vingt fois fois à quelles sources il avait puisé non seulement généralement la matière, mais la forme même et la régulation intérieure de ses mystères. Nous