Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/33

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pleine de familles pauvres et souvent misérables. Le « catéchisme » était plein d’enfants pauvres et souvent misérables. M. Laudet aimerait certainement mieux un catéchisme pour enfants riches ; une religion pour « grandes personnes » ; une paroisse de « bourgeois éclairés ». Il ne peut point pardonner à M. Péguy ce christianisme peuple, directement sorti du peuple. Il aimerait mieux un christianisme plus élégant. Distingué.

§ 93. — M. Laudet est évidemment partisan d’une religion « raisonnable ». — « La légende lui suffit, dit-il ; il ne la critique pas ; il la regarde avec des yeux clairs de Français »… — Laissons de côté cet homme qui ne critique pas et en même temps qui regarde avec des yeux clairs de Français. Il ne serait peut-être pas toujours facile d’accorder une métaphore de M. Laudet avec une autre métaphore de M. Laudet. Ainsi pour M. Laudet nous chrétiens nous manquons de critique. Nous ne critiquons pas ce que M. Laudet nomme des légendes. Or nous prétendons au contraire, monsieur Laudet, que c’est le Parti Intellectuel qui manque de critique, et que c’est nous les chrétiens qui en réalité critiquons, qui par la critique même atteignons la réalité la plus profonde.

§ 94. — « Négliger l’histoire, dit M. Laudet, et lui préférer la légende, pour nous restituer plus sûrement la vraie Jeanne d’Arc !… » — C’est la même proposition que nous avons saisie ci-dessus.

§ 95. — … « L’accusée, la controversée, dit M. Lau-