Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/58

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lement à la simple extension et à la géographie mais à la profondeur et à ce que nous nous sommes permis de nommer la géologie de la sainteté, la relation du public au privé dans la sainteté, en matière de sainteté, nous paraîtra être la suivante : que en sainteté, en matière de sainteté c’est le privé qui porte le public et que le public est tout soutenu, tout nourri du privé. En sainteté, en matière de sainteté le public plonge dans le privé, les vertus publiques se soutiennent littéralement, se nourrissent, se recrutent des vertus privées. En matière de sainteté le public vient du privé.

§ 114. — Cette proposition ne laisse aucun doute pour qui connaît un peu les vies de saints. Il ne s’agit point de nier ici la distinction du public et du privé. En sainteté même, en matière de sainteté elle est pertinente. Il faut seulement dire d’abord qu’en général dans tout le monde et qu’en particulier en matière de sainteté cette distinction est presque toujours beaucoup plus précaire qu’on ne nous la fait. Les bords entre le public et le privé sont généralement beaucoup moins coupés, et moins coupants, qu’on ne nous les fait.

§ 115. — Dans la mesure où cette distinction est fondée et où il est avéré que des saints ont reçu des missions publiques, il est avéré aussi que ce sont des saints particuliers et qui ont reçu des missions particulières.

§ 116. — La discrimination entre des saints publics et des saints privés et dans les saints publics entre des parties publiques et des parties privées n’est peut-être