Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/75

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des personnages publics, Jésus-Christ lui-même nous rabat ainsi et en ces propres termes, lui-même étant homme et public, sur la vie de « quand nous étions petits ». Enfin si M. Laudet méprise les saints petits, les saints enfants, qu’est-ce qu’il fait de Bernadette. De tant d’autres. Il est constant que la Vierge aime mieux apparaître aux enfants.

§ 136. — Cette représentation des saints entre eux et en Jésus jusque dans le détail, et par suite et avant au premier degré ce parallélisme des saints entre eux et avec Jésus, jusque dans le détail, n’est jamais peut-être aussi saisissante, ne s’impose peut-être jamais à la pensée chrétienne avec une autorité aussi saisissante que dans la considération de l’histoire de la sainteté de Jeanne d’Arc. Nul parallélisme mystique, nulle représentation mystique, d’un saint en un saint, d’un saint en Jésus, n’est peut-être poussée, dans toute l’histoire de la communion mystique, à un degré aussi saisissant que la représentation, dans le détail même, de Jeanne d’Arc en Jésus. Il faut tenir notamment que les Mystères de M. Péguy ne garderaient point leur propre couronnement si cette représentation mystique cessait un seul instant d’être la grande régulation interne de son œuvre.

§ 137. — Redescendons à M. Laudet. Ce que M. Laudet ne veut pas voir, ce qu’il ne veut pas considérer, c’est que l’on fait quelquefois du public avec du privé, des hommes publics avec des hommes privés, et réciproquement. Les événements publics sont gros, sont nourris d’événements privés, et retentissent indéfiniment en événements privés. Les hommes publics sont