Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/91

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lisme de M. Laudet n’était pas infiniment plus blasphématoire), (dans sa froideur polie et distinguément méprisante), ces « pieuses et laïques exégèses », et « notre populaire histoire de France », et « quand nous étions petits », et « surnaturelle » et « sainte », (« enfin sainte Jeanne d’Arc », sainte placée ici ainsi comme une sorte de citation, en style indirect, et sur un infléchissement ayant, recevant on ne sait quel singulier ton d’un mépris). (Et enfin placé aussi curieusement, aussi malheureusement). Enfin on n’en sortirait pas, de nuancer le ton du mépris intellectuel de M. Laudet pour les plus profondes réalités de notre foi.

§ 163. — Là se rendaient, c’est là qu’allaient, c’est là qu’aboutissaient ces alignements d’éclaireurs, tant de paroles douteuses, ou malheureusement non douteuses, tant de pensées plus douteuses encore. Tant de paroles véreuses, tant de pensées plus véreuses encore. « Qu’on entende surtout bien, — ( oui on entend, monsieur Laudet), — qu’on entende surtout bien que ce n’est pas ici une entreprise historique. Péguy ne raconte pas Jeanne d’Arc. Il ne s’est pas entouré de documents. A-t-il lu seulement les histoires, les pièces du procès ? Je n’en sais rien. Il la représente ; il la ranime, présente au milieu de nous une seconde fois. La légende lui suffit ; il ne la critique pas ; il la regarde avec des yeux clairs de Français, et aussi cette vivante empreinte, ce sillon lumineux que Jeanne d’Arc a tracé et qui se lit encore sur tout le pays de France. »

§ 164. — Tant de paroles douteuses, tant de