Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/97

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ainsi dire ne recouvre plus. Et de voir et de compter et de mesurer ce qu’il recouvre encore et par un calcul, par une règle des fractions de calculer la proportion, le rapport de l’une et de l’autre, de la surface fidèle et de la surface infidèle, à la commune surface totale. Il faut voir, surtout il faut voir, surtout il faut examiner en profondeur, en géologie, d’où vient le manque dans les surfaces manquantes. Il y a des manques très larges, qui ne sont point profonds. Il y a des manques très étroits, qui sont profonds infiniment. Il y a des manques qui épouvanteraient en surface, dont il ne faut que rire.

§ 174. — De toutes les causes de manque la plus injurieuse pour notre foi, une des plus fréquentes malheureusement dans le monde moderne, la plus pernicieuse sans aucun doute, la plus méprisable, la plus laide, la plus offensante pour notre foi, la plus honteuse aussi, la seule honteuse même peut-être est évidemment la honte. C’est malheureusement celle de M. Laudet. Honte au honteux. La honte implique une telle lâcheté qu’elle est sans ressource. Honte, malheur à celui qui a honte. La honte seule est honteuse. Nous n’avons que faire parmi nous de chrétiens honteux, au sens de ce mot, de cet adjectif, où l’on dit : un pauvre honteux.

§ 175. — On peut croire ou ne pas croire, ce sont deux situations différentes. Pour nous chrétiens l’une est la situation fidèle, l’autre est la situation infidèle. Pour nous les infidèles sont des hommes qui ne sont pas éclairés.

On peut croire plus ou moins en extension, en géographie. C’est-à-dire la créance particulière, individuelle